Thursday, February 12, 2015

Episode #0: Pourquoi j'ai franchi le pas...

Chers Lecteurs,


Courtoisie obligeant, je dois commencer par renouveler mes remerciements à ceux d'entre vous qui ont lu le billet précédent, ainsi qu’à vous, qui concédez à présent quelques minutes de votre temps précieux pour me lire. Je présente également toutes mes excuses à ceux qui attendaient ce second billet un peu plus tôt. Beaucoup de contraintes d’agenda à honorer malheureusement; faut bien que je cherche de quoi payer mes factures en effet.
Ce second billet est un résumé du processus qui m’a conduit du salariat à l’entreprenariat, mais débute par une introduction sommaire de mon background académique et professionnel. J'ai pris le parti de n'insister que sur les aspects 'pertinents' de mon parcours, question de vous mettre suffisamment dans le contexte; il ne s'agit (malheureusement?) pas d'une autobiographie pleine d'éloges et autopromotion...

'Toi c'est qui?', 'Tu me sers même à quoi?'...


Je m'appelle WOCMENI TOMMO Charles Hervé, né le Mardi 03 Février 1987 à Manhattan New-York (USA). Je suis jumeau, originaire de Bana (Ouest-Cameroun) et dernier-né d'une famille de 6 enfants. Je suis issu d'une famille de classe moyenne, mais comme beaucoup d'enfants dans la même situation, les parents nous ont élevé dans les conditions d'une famille modeste. Nous avions juste ce qu'il faut pour s'en sortir, et parfois des extras lorsque les résultats scolaires étaient au rendez-vous.

Après près de 3 ans aux Etats Unis, nous sommes revenus au Cameroun (Yaoundé) où j'ai fait toutes mes études: de la maternelle jusqu'à la fin de mon cursus d'Ingénieur des Télécommunications (Polytechnique, 2008), en passant par le Collège de la Retraite (BAC C 2003).
Sur le plan professionnel, j'ai eu l’occasion de faire plusieurs stages:

  • 2005 - ECTA BTP (Bureau d'Etudes, Yaoundé): Simple ouvrier sur les chantiers (Oui, ouvrier...)
  • 2006 - ONU (Siège, New York): Volontaire (les gens qu'on ne paye pas en fait...) au sein de la section Communication Web - Département de l'Information
  • 2007, 2008 - CAMTEL (Siège, Yaoundé): Stagiaire académique au sein des unités Transmission (Terrestre, puis Satellite) en 2007; Unité Exploitation Réseau Internet Informatique et Réseaux Spécialisés en 2008

En termes d'emploi, j'en ai eu deux au total:

  • Avril 2008 - Mars 2013: Huawei Technologies Cameroun. J'y ai travaillé tour à tour comme Technical Support, Project Manager et Operation Manager. J'ai principalement travaillé sur les produits MTN Zik et Orange Fun Tones en relation avec les opérateurs de Téléphonie.
  • Mars 2013 - Novembre 2014: 'Content Specialist' chez MTN Cameroun au sein de l'équipe Digital & Innovation (Unité Produits et Services, Département Marketing). Mon rôle était de suivre les performances, développer et faire des propositions pertinentes de produits relatifs au contenu numérique (Musique, Jeux, Information, ...).

Auréolé de ce parcours a priori sans anicroches ni bavures, voilà donc qu'un soir d'Octobre 2014, après moult hésitations, entretiens avec des aînés (et tentatives de démission infructueuses aussi), je me résous à laisser le confort de mon job du moment pour aller me lancer dans la jungle de l'entreprenariat au Cameroun! Stupide non? Pas si sûr en fait... Je vous explique.

Tu as même démissionné pourquoi non? Toi aussi!


‘MTN Gars ??? Au Marketing en plus ? Tu es fou mon type!’, ‘Tu as laissé le salaire là alors que tu n’as même pas l’autre?’, ‘J’ai toujours dit que tu es trop têtu, toi là!’, ‘On t’a proposé les mauvaises choses là-bas? Dis-nous la vérité man !!!!’, ‘Gars, on est des amis, on va comprendre: on t’a seulement renvoyé n’est-ce pas? Je ne peux même pas accepter l’histoire de démission que tu me racontes la!’
Susmentionné, le florilège de questions et remarques que je continue de subir à chaque fois que je dis (ou que quelqu’un apprend) que je ne suis plus à MTN. Aujourd’hui, j’ai fini par me résoudre à tourner systématiquement mes interrogateurs en bourrique, tellement j’ai eu du mal à faire accepter la réalité de ma décision au début.

Les Faits

Si j’ai démissionné, c’est parce que je n’en pouvais simplement plus ; j’en avais marre de nombre de choses qui devenaient insupportables:

  • La quasi-absence de vies personnelle et familiale ;
  • Les frustrations professionnelles de plus en plus nombreuses ;
  • La difficulté grandissante que j’éprouvais à me soumettre l’autorité de quelqu’un d’autre ;
  • Un intérêt décroissant pour la croissance de mon employeur ;

De l’absence de vie personnelle (familiale).

Il ne faut pas se mentir, MTN Cameroun est l’un des meilleurs employeurs au Cameroun! Quand tu es au Marketing en plus, il y a:

  • le prestige,
  • le salaire,
  • la sécurité sociale,
  • les sessions de travail dans les grands hôtels et les plus beaux endroits du Cameroun,
  • les nombreux gadgets,

Pour l’anecdote, il me souvient même avoir une fois surpris un employé avec des préservatifs MTN ! Imaginez donc jusqu’à quel point la maison prend soin de vous…

En bref, aucune possibilité d’excuses ne t’est offerte pour justifier une éventuelle absence de résultats. La contrepartie de tous ces avantages ? Le travail, et surtout, les résultats! Etant moi-même très exigeant vis-à-vis de la qualité mon travail, j’ai eu cette chance (ou malchance) de tomber sur des managers très exigeants et de recevoir (comme la plupart des staffs de mon unité) des objectifs de performance particulièrement élevés. Ce cocktail a fini par me formater peu à peu, pour me reconfigurer en une sorte de robot, travaillant jour et nuit sans discontinuer:

  • Ecrire et répondre aux e-mails des collègues, des managers, des nombreux partenaires (sachant que le prochain sera toujours beaucoup plus urgent que le précédent);
  • Rédiger des tonnes de rapports pour le Manager, le CMO, le CEO, le Groupe;
  • Suivre le développement des produits nouveaux et évaluer les performances des produits existants;
  • Lancer des promotions régulièrement;
  • Poursuivre ses collègues d’autres unités pour obtenir des feedbacks (même les plus simples).

Pris dans l’étau de toutes ces contraintes, comme bon nombre de jeunes cadres célibataires dans nos grandes entreprises, j’ai cédé à la tentation de mettre la famille et les amis en veilleuse. En le faisant, j’avais en tête deux postulats:

  • Si je travaille suffisamment dur au début, j’obtiendrais plus rapidement une promotion et, par ricochet, des employés sous ma responsabilité pour alléger ma peine ;
  • ‘De toutes les manières, la famille et les amis comprendront’, ‘Ne sont-ce pas les mêmes qui profitent sans sourciller du fruit de mon dur labeur?’ me disais-je alors. Avec la famille en effet, je n’étais point avare en cadeaux, ‘mains levées’ et transferts de crédit téléphonique; de même que tous mes amis savaient d’avance qui paye les factures quand on sort le soir avec ‘Charly Scott’.

Le temps ne m’a malheureusement donné raison sur aucun des deux paris.
En effet, plus tu fais montre d’une grande capacité à produire du travail, plus tes patrons t’en donneront, et croissantes seront leurs attentes. C’est mécanique ! Quand en plus tu es du genre à aimer les challenges, le fait de dire ‘oui’ devient presque inconscient. Malheureusement, dans la vraie vie, un homme normal (même dopé à la potion d’Astérix, ayant la foi de la Vierge-Marie et la capacité de travail de Jack Bauer) ne peut faire qu’un nombre limité de tâches dans un intervalle de temps donné. Conséquences: incapacité persistante à tenir tes délais, mécontentement de ton boss (qui dans l’attente de ton travail, avait promis monts et merveilles au CEO, et que tu as ainsi exposé), ‘Gatage de nom’ (pour parler Camerounais). Bref, Adieu la promotion!
La famille de son côté, n’en peut plus des ‘Je te rappelle, je suis en réunion’ sans suite. Les amis, même les plus fidèles et ardents soutiens du début, commencent à céder à la phrase culte : ‘Le gars-là, depuis qu’il est à MTN, il se prend la tête!’. Sans parler de ta compagne qui ne manque pas de partager avec toi les articles sur les origines de l’infidélité ou alors des histoires pas si lointaines de couples qui ont sombré dans l’infidélité à cause du vide affectif. Bref, le genre de message subliminal qu’on te passe dans les clips de Jay-Z ou Kanye West, mais qui te fait très rapidement comprendre que la ligne rouge n’est pas très loin !

Les nombreuses frustrations professionnelles


Au titre de frustrations professionnelles, j’en distinguerais deux catégories : celles liées aux conditions de travail (conditions psychologiques surtout) et les frustrations liées à ce que j’appellerais les occasions/révolutions manquées a MTN.

 ‘The only thing constant is Stress!’


Un peu plus haut, je vous parlais de ce cercle vicieux typique de l’employé acharné au travail et perfectionniste. Eh bien, ce fameux cercle est un excellent générateur de frustrations. Au moment où tu commences à ne plus pouvoir tenir le rythme imposé, les remarques les plus tranchantes te sont sorties sur ta capacité réelle à faire ton travail. C’est à ce même moment que tu t’arrêtes, tu regardes toutes ces nuits, ces ‘patrouilles’ (sorties de nuit) entre amis sacrifiées à faire tel rapport, tel document de spécifications produit (avec amour et dévotion en plus). Tu te souviens également de toutes ces fois où tu as sauvé la peau de ton boss en apprêtant à sa place son rapport de la première virgule à la dernière… Tu te dis juste : « This peeps ain’t loyal! ».
De manière similaire, il y a également chez le bosseur fou, cette sensation de ‘deux poids deux mesures’, cette impression qu’on attend toujours trop quand il s’agit de toi. A la longue, les questions commencent à fuser dans ta tête, parmi lesquelles la fameuse: « Toi-même qui me demande ça, si on te donne le délai là, tu peux? ». Mais bon, comme tu es un peu trop bien élevé pour poser la question en des termes aussi peu élégants, en général tu canalises. J’ai canalisé longtemps, tellement longtemps… Mais, à la faveur de nombreux échanges informels avec des managers en interne, j’ai fini par comprendre que c’est ainsi que le ‘système’ fonctionne et ce n’est pas proche de changer. En bon scientifique, je me suis amusé à théoriser le concept : « Dans une entreprise, la pression se déplace TOUJOURS de haut en bas, selon la verticale de l’organigramme ». Quand tu n’es pas d’accord et que tu es à la base de l’organigramme, tu tires logiquement les conclusions.

Les occasions/révolutions manquées à MTN


Dans cette seconde catégorie, il y a beaucoup de regrets, vraiment beaucoup de regrets. Non pas que le bilan soit négatif (bien au contraire). Simplement, l’écurie de cette entreprise est tellement fournie que ce qui en sort comme produit est très largement en-dessous du potentiel réel à mon avis.
Le premier combat personnel que je m’étais donné dès le premier jour était celui l’amélioration de la qualité des produits. En effet, après 5 ans environ chez un équipementier à faire 85% de Technique et 15% de Marketing, j’étais si heureux de rejoindre le Marketing MTN et surtout faire partie de la toute première équipe ‘Digital & Innovation’ au sein de l’unité Produit et Services. En plus, j’allais être celui qui gère entre autre les produits liés à la musique: le comble pour un amoureux fou de musique!
En dépit de motifs de satisfaction personnelle comme la restauration de la musique camerounaise sur les plateformes digitales (après des années de suspension), les nombreux artistes locaux qui ont profité des mini-scènes, ou l’amélioration substantielle des performances de certains produits, le reste est demeuré au stade de vœu pieu. Trop de choses lancées dans la précipitation, sous notre propre pression, alors même que la qualité minimale n’y était pas. Trop de produits auxquels toi-même tu ne crois pas tellement. Mais bon, ‘il faut seulement faire’ semblait être la ritournelle habituelle. Bilan des courses : peu de satisfaction personnelle, peu d’emprise réelle des produits auprès du public, et dans les meilleurs des cas, un réel gout d’inachevé chez le consommateur. Le professeur MONO NDZANA illustre ce type de situations à merveille en parlant de ‘politique de l’esquisse’. Cette tendance bien répandue à s’attaquer à de vrais sujets (l’innovation dans notre cas), puis à ne traiter le problème qu’en surface (livrant ainsi une simple esquisse à l’audience qui attend pourtant une œuvre d’art). Difficile m’était-il alors devenu de continuer à vivre avec ce sentiment.

Le second combat perdu est celui des artistes-musiciens. Bien qu’ayant participé à rétablir les artistes locaux sur les plateformes digitales, j’avais cette conviction que MTN pouvait/devait aller beaucoup plus loin que des concerts géants deux fois l’an. Ces concerts sont certes des occasions de revenu et visibilité uniques pour ces artistes en quête de réussite, mais sont-elles seulement durables ? Un artiste comme Stanley ENOW qui a derrière lui de prestigieuses récompenses et un rayonnement international certain peut-il se contenter de revenu de plateformes digitales? Comparaison n’est peut-être pas raison, mais MTN n’a-t-il pas bel et bien sponsorisé le Football local à hauteur de centaines de millions de francs pendant plusieurs années? Pourquoi ne pourrait-il pas en être autant pour la Musique ? Sans trahir aucun secret, il me revient en mémoire une mythique discussion ouverte (avec un responsable du Sponsoring à l’époque) au sujet de notre investissement en faveur des artistes musiciens. Il m’a avancé beaucoup d’arguments convergents sur la nécessité pour les artistes de s’investir eux-mêmes pour leur promotion en premier lieu. J’ai acquiescé, mais j’ai renchéri en demandant si cela lui paraissait suffisant. J’avais ajouté : « Ne nous faut-il pas donner ce réel coup de pouce pour construire l’industrie musicale locale? Pas simplement pour les besoins de revenus immédiats mais également pour inscrire nos noms dans l’Histoire! ». Hélas, il semble bien difficile d’expliquer à un très bon salarié, qui côtoie surtout les Richard BONA, Charlotte DIPANDA et autres MUSEBA (des artistes installés à l’international pour la plupart) qu’il y a aussi des Stanley (au tout début), des Pol’hanry, des Maahlox, des Andy ; ces artistes, sans revenu fixe (merci SOCAM), qui ont des factures et charges fixes à payer chaque mois, et qui font l’essentiel de leur revenu sur un marché domestique encore embryonnaire? Il n’était visiblement pas celui-là qui recevait des ‘Bip Me’ ou des appels venant de Call-Box de la part d’artistes pourtant ayant pignon sur rue. Bref, avec cette fameuse politique de réduction de coûts tous azimuts, la discussion n’avait pas tourné en ma faveur et j’ai du rapidement ravaler mes naïves espérances de grandeur.
La dernière révolution manquée est celle de la stratégie de création et de lancement des produits. Pour faire simple, le postulat globalement admis semblait être : ‘Les Télécoms sont un marché très dynamique, donc il faudrait sans cesse que ça bouge !’. Traduction en langue ‘Yello’: les promotions à tout-va, lancement de produits en mode urgent, changements interminables sur les produits. L’essentiel est que ça sorte au plus vite et que ça fonctionne! Au diable le cote ‘cerise sur le gâteau’ (l’effet Wow!) pourtant non-négociable pour des marques de référence comme Apple. Pour bien illustrer mon motif d’inconfort, je disais parfois à haute voix que même si on faisait un questionnaire en interne sur les plans tarifaires uniquement, très peu de nous auraient 10/20, tellement ça évolue vite. Imaginez à combien plus fortes raisons nos pauvres 10 millions de clients ! J’en étais arrivé au point de me gausser systématiquement de ce scenario rébarbatif, le comparant à l’histoire du suicide collectif dans une secte très populaire en occident à la fin des années 90. C’était donc « soit tu rentres dans le bain et tu suis le mouvement, soit tu prends la porte avant que le rouleau compresseur ne t’entraîne dans sa marche vers le ‘précipice’ ».

Du début de la rébellion intérieure et du désintérêt pour l’entreprise


Face à ces frustrations multiples et croissantes, tout être humain normal tend à former une carapace, une bulle. Je n’y ai point échappé! Il s’est développé chez moi cette rébellion intérieure qui vous pousse à ne ressentir ni la pression, ni l’autorité de vos supérieurs hiérarchiques. En somme, vous êtes en roue libre :

  • Délai non respecté? Relax, le boss ne va pas me tuer.
  • Le boss vous engueule ? Relax, lui-même qui court là est en train d’aller droit vers le précipice, donc il ne sait même pas de quoi il parle au fond.
  • Fatigué le matin ? Tranquille, je reste chez moi ; d’ailleurs je travaille même trop, c’est l’entreprise de mon père ?
  • Les revenus commencent à baisser ? De toutes les façons, je ne croyais pas vraiment en ce produit depuis le lancement. J’ai juste passé mon temps à me faire violence en lançant des promotions là-dessus.

Au total, le sentiment de faire partie intégrante de la grande famille de l’entreprise, le sentiment de travailler en synergie avec vos collègues et amis pour un intérêt commun, cette passion des premiers jours… Tout cela vous quitte progressivement au fil des semaines, jusqu’au jour où la situation devient intenable; tellement intenable qu’une prise de conscience s’impose. Ce fameux jour où, tel un conducteur ivre de retour d’une virée nocturne, une succession de chocs vous amène très rapidement à sortir de votre état sommeilleux! Il faut prendre une décision

Ce fameux jour, par la force du hasard (ou la volonté de Dieu, c’est selon), vous vous retrouvez seul avec votre conscience. Alors, vous vous mettez à penser fort, très fort:

  • A vos collègues que vous avez mis dans l’embarras plus d’une fois à cause de cette désinvolture à la limite de l’insouciance. Ceux-là qui ont dû arranger votre désordre à votre place, parce que le boss était fatigué de vous remonter les bretelles sans succès.
  • A votre entreprise dont l’excellente réputation est désormais est à risque à cause des nombreux partenaires externes que vous avez ignoré, méprisé ou traité de façon peu cavalière ; tout cela pour des questions de convenance personnelle.
  • A votre image qui se détériore considérablement, y compris auprès de vos collègues qui vous estimaient le plus. A ce sujet, l’un de mes managers avait une très belle formule que j’ai retenue: « la confiance se gagne en gouttes et se perd en litres ».

Ensuite, vient alors cette interrogation légitime: Faut-il donc quitter le navire maintenant ou dois-je attendre une éventuelle embellie, afin d’y trouver les ressorts et la motivation nécessaires pour rebondir ?
Analyse rapide de la situation: l’embellie n’était malheureusement envisageable ni à court ni à moyen terme, car les causes de mon malaise en interne n’étaient guère conjoncturelles. Elles étaient davantage structurelles; profondément ancrées dans la réalité et les mœurs de l’entreprise et de la large majorité des employés. Ça n’allait donc pas changer pour le simple plaisir de quelques rebelles 2.0 ! La preuve, ceux qui réussissaient et prenaient du galon dans la maison étaient ceux qui savaient le mieux se distinguer dans cette capacité à exécuter limite ‘bêtement et brutalement’ les lois de la maison avec toutes ses tares (pour emprunter cette expression chère à mon professeur de Physique de Terminale).
La réponse était donc claire : il fallait démissionner (avec tout ce que cela comportait comme perte d’avantages, de prestige, et de revenu). Les seules choses que j’étais convaincu de gagner avec cette décision étaient le lien social avec ma famille et mes proches, ainsi que la possibilité de faire germer les nombreuses idées de produits que j’avais formulées avant et pendant mon séjour chez MTN. A part ces deux éléments, tout était à perdre.
Néanmoins, pour une décision aussi critique, avant de passer à l’action, il faut évidemment réunir un certain nombre de préalables, incluant les avis pertinents d’aînés dans la profession, des entretiens libres et francs avec sa chaîne hiérarchique, des discussions avec quelques proches et membres avisés de la famille…

Pour des raisons de confort (longueur du billet), je vous réserve les détails de toute la démarche de démission pour le prochain billet.

Allez, A bientôt!
@charlyscott237

P.S: J’aimerais dédier ce billet à mon ancienne unité Produit et Services (la Dream Team) ainsi que des anciens collègues très précieux comme Patrick Epée et Yannick Tientcheu (ces esprits brillants et très rares de l’écurie MTN).
En second lieu, j’encourage ceux d’entre vous qui travaillent tous les jours sous pression dans vos entreprises respectives, et qui, malgré des frustrations parfois très profondes, ont fait le choix de s’y maintenir et garder la tête haute!

6 comments:

  1. Woah! Mr Scott, c'est plus qu'une confession là... Avec ta date de naissance exacte et tout ... Tu es vraiment un statois toi. Ca se sent que tu t'es lâché, et tu as dis ce qui était au fond de ton ventre.

    Dire que je te comprends, c'est peu dire. Pour être passé par là, j'ai l'impression de me lire un peu... Dans mon cas, le plus dur à avaler avant de démissionner c'était l'absence de perspectives. MTN ou pas, quand on a un mur devant soi, il faut souvent faire mieux qu'attendre la pluie pour le déplacer pour nous. En te lisant, on ressent la frustration. Et ceux qui ne te disent rien ont souvent ravalé leur langue, ou bien n'ont tout simplement pas le choix. Comme une replique d'un film mafieux le dit "dans la vie, on fait ce qu'il faut pour survivre" et 95% de nos compatriotes dans un pays sous-développé perdu de la forêt équatoriale sont dans ce cas.

    Au sujet du désintérêt pour l'entreprise, j'ai appris que c'est souvent la faute du management. Et c'est vrai que c'est une faiblesse de MTN, contrairement à Apple, Google. On ne montre pas assez aux cadres leur contribution à la performance et la réussite de l'entreprise. C'est vrai dans tout business. Comme tu t'es lancé, penses à ne pas reproduire les erreurs dans tes affaires.

    Pour finir, un conseil. Tu as essayé d'écrire, te relire, avant de poster? C'est une astuce qui permet prendre du recul et orienter ses propos, pour sortir du "je vide mon ventre" pour du "je pense ceci et je le dis ainsi pour que vous soyiez intéressés".

    ReplyDelete
  2. je découvre et ... Très édifiant. hate de lire la suite.

    ReplyDelete
  3. Le scotty, J’ai plus d'une fois entendu parler de ce post très édifiant. J’ai décidé aujourd’hui d’en connaitre la teneur. Je dois avouer que je suis un peu surpris car je n’ai pas vu cela venir. Les quelques interactions qu’on a eu me lassaient entrevoir un staff hautement engage. En tout cas je te félicite pour ton courage et la volonté que tu as eu de partager ton expérience. Bonne chance et que Dieu te guide

    ReplyDelete
  4. Très interessant et bien plus même. En tout cas, ça donne de la matière....

    ReplyDelete
  5. Je recommanderai à tous ceux qui recherchent un prêt commercial à Le_Meridian, ils m'ont aidé avec un prêt de quatre millions de dollars pour démarrer mon entreprise de courtepointe et c'était rapide.Lors de l'obtention d'un prêt, il était surprenant de voir à quel point ils étaient faciles à travailler. Ils peuvent financer jusqu'à $500,000,000.00 (cinq cent millions de dollars) dans n'importe quelle région du monde tant qu'un ROI de 1,9% peut être garanti sur les projets. Le processus a été rapide et sécurisé. Ce fut définitivement une expérience positive. Évitez les arnaqueurs ici et contactez Le_Meridian Funding Service sur. lfdsloans@lemeridianfds.com / lfdsloans@outlook.com. WhatsApp ... + 19893943740. si vous cherchez un prêt commercial.

    ReplyDelete